Questions techniques sur le ramonage
Pourquoi ramoner sa cheminée ?
Le ramonage consiste à éliminer les dépôts de suie, de goudron (bistre) et autres résidus de combustion accumulés dans les parois du conduit. Ces dépôts sont hautement inflammables : une température de seulement 250°C à 300°C suffit à provoquer un feu de conduit, pouvant atteindre plus de 1000°C en quelques minutes.
Un conduit encrassé perturbe aussi le tirage, c’est-à-dire la dépression naturelle qui permet à la fumée d’être évacuée. Résultat : baisse de performance, refoulement de fumées, et risque d’intoxication au monoxyde de carbone.
Le ramonage permet donc de :
- Respecter les obligations légales en vigueur (arrêtés municipaux ou préfectoraux)
- Réduire le risque d’incendie de cheminée
- Préserver un tirage optimal pour une combustion efficace
- Maintenir la performance énergétique de votre poêle, insert ou cheminée
Quels sont les risques d’un conduit non ramoné ?
Les principaux risques sont :
- Sanctions et non-couverture : en cas de sinistre, une assurance peut refuser de vous indemniser si vous ne présentez pas un certificat de ramonage valide, établi par un professionnel qualifié.
- Incendie de cheminée : le bistre (résidu goudronneux issu d’une combustion lente et humide) peut s’enflammer spontanément. Il est responsable de plus de 30 % des incendies domestiques liés au chauffage au bois.
- Intoxication : l’accumulation de suie ou un conduit partiellement bouché diminue le tirage, ce qui peut provoquer un refoulement de monoxyde de carbone, un gaz incolore, inodore et mortel.
- Perte de rendement : un conduit encrassé diminue le tirage, ce qui augmente la consommation de bois ou de granulés pour une même chaleur produite. Un simple ramonage peut améliorer le rendement énergétique de 10 à 15 %.
Peut-on faire le ramonage soi-même ?
Le ramonage par un particulier est légalement possible uniquement si aucun texte local ne s’y oppose. Mais :
- Il faut utiliser un hérisson adapté au diamètre et au matériau du conduit
- Vous devez accéder en toute sécurité au conduit par le haut ou le bas
- Il n’existe aucun moyen de générer un certificat reconnu par les assurances
⚠️ Aucun ramonage « maison » ne vous couvrira en cas d’incendie, même avec une bûche chimique ou une caméra GoPro. Seul un professionnel certifié (NF DTU 24.1, qualifié Qualibois ou PG – Professionnel du Gaz) peut délivrer un certificat opposable en cas de litige ou sinistre.
Quelle est la différence entre ramonage mécanique et chimique ?
Le ramonage mécanique est le seul reconnu par la réglementation (voir règlement sanitaire départemental, article 31) : il consiste à brosser physiquement les parois du conduit avec un hérisson (acier, nylon ou laiton selon la nature du tubage).
- On travaille par le haut (accès toiture) ou par le bas (accès appareil).
- Il faut adapter le diamètre de la brosse (souvent 150 à 230 mm) au conduit.
Le ramonage chimique (ou « bûche ramoneuse ») consiste à brûler un additif contenant du chlorure d’ammonium qui assèche et fragilise les dépôts.
- C’est un entretien complémentaire, jamais suffisant seul.
- Il ne remplace ni l’action mécanique, ni le certificat professionnel.
👉 Le ramonage mécanique est obligatoire au moins une fois par an, deux fois pour les appareils bois, selon la réglementation locale.
Appareils – cheminées, poêles, conduits
Quels types d’appareils nécessitent un ramonage ?
Tous les appareils de chauffage avec un conduit d’évacuation des fumées doivent être ramonés, quel que soit le combustible utilisé. Cela inclut :
- Cheminées ouvertes ou fermées
- Poêles à bois, à granulés, à charbon
- Chaudières fioul ou gaz raccordées à un conduit
- Inserts ou foyers fermés
- Cuisinières à bois traditionnelles
🔎 Même une chaudière gaz basse température ou condensation peut exiger un ramonage annuel si elle est reliée à un conduit traditionnel.
Le règlement sanitaire départemental impose un ramonage obligatoire au moins une fois par an pour les combustibles gazeux, et deux fois par an pour les combustibles solides (bois, charbon, granulés).
Le tubage d’un conduit dispense-t-il de ramonage ?
Non. Le tubage améliore la sécurité et l’étanchéité du conduit, mais n’exonère jamais du ramonage.
Même avec un tubage inox double peau isolé, la suie, le bistre et les résidus s’accumulent avec le temps. Il est donc obligatoire de ramoner un conduit tubé, au même titre qu’un conduit maçonné.
💡 Les conduits rigides tubés s’encrassent parfois plus vite que les anciens conduits, notamment en cas de combustion lente ou de bois mal séché (taux d’humidité > 20 %).
Mon poêle à granulés doit-il être ramoné ?
Oui. Les poêles à granulés (ou « pellets ») produisent moins de suie visible que les poêles à bûches, mais leur conduit accumule des particules fines, du bistre sec et du condensat acide.
👉 Le ramonage est obligatoire au moins une fois par an, même pour les modèles à haut rendement.
En complément, un entretien annuel complet doit être effectué (souvent exigé par le fabricant pour conserver la garantie) :
- nettoyage de l’extracteur de fumées
- vérification de l’étanchéité
- démontage des plaques d’accumulation
- test de dépression du conduit
Certaines marques (Extraflame, Edilkamin, MCZ…) précisent même la nécessité d’un ramonage tous les 6 mois en usage intensif.
Que faire en cas de refoulement de fumée ?
Un refoulement se produit lorsque la fumée ne monte pas dans le conduit mais revient dans la pièce. Cela peut être causé par :
- une maison trop étanche sans arrivée d’air adaptée
- un conduit encrassé ou bouché
- une mauvaise configuration du tirage (conduit trop court, mal isolé)
- des vents dominants qui perturbent la sortie du conduit
✅ À faire :
- Vérifiez la dernière date de ramonage
- Contrôlez l’arrivée d’air dans la pièce (grille bouchée ? VMC inversée ?)
- Faites appel à un ramoneur pour :
- vérifier le conduit
- faire un test de dépression
- proposer une modification de la sortie de toit (rehausse, extracteur statique…)
⚠️ Le refoulement est non seulement dangereux (risque de CO), mais aussi interdit si vous louez : le logement n’est plus considéré comme “décemment chauffé”.
Réglementation et obligations
À quelle fréquence faut-il faire ramoner ?
La fréquence de ramonage dépend :
- du type de combustible utilisé
- du règlement sanitaire départemental (RSD) en vigueur
- et parfois de la commune via un arrêté municipal
En Charente-Maritime (RSD 17), comme dans la majorité des départements :
- 🔥 Combustibles solides (bois, charbon, granulés) :
👉 2 ramonages par an minimum, dont un pendant la période de chauffe - 💨 Combustibles gazeux (gaz naturel, propane, etc.) :
👉 1 ramonage par an minimum
💡 Ces fréquences sont indicatives minimales. En cas d’usage intensif ou de conduit difficile (court, coudé, ancien), un ramonage tous les 4 à 6 mois peut être recommandé.
Qui est responsable du ramonage : le propriétaire ou le locataire ?
Selon l’article 7 de la loi n°89-462 du 6 juillet 1989, le locataire est responsable de l’entretien courant du logement, ce qui inclut :
- le ramonage des conduits de fumée
- la vérification des grilles d’aération
- l’entretien des appareils de chauffage individuels
Le propriétaire, lui, doit fournir un logement conforme aux normes, notamment selon l’article 6 de la même loi : sécurité, salubrité, conformité.
📌 En cas de doute, vérifiez toujours le bail de location. Certaines clauses peuvent répartir autrement les responsabilités (notamment en copropriété).
Que risque-t-on en cas de non-ramonage ?
Ne pas faire ramoner un conduit expose à 3 types de risques :
- Responsabilité pénale et civile : si une tierce personne est blessée ou un incendie se propage à un voisin, la responsabilité de l’occupant (locataire ou propriétaire) peut être engagée.
- Sanction administrative : amende prévue par les arrêtés municipaux ou préfectoraux (jusqu’à 450 €).
- Refus d’indemnisation par l’assurance en cas de sinistre (incendie, intoxication). L’assureur demandera un certificat de ramonage daté.
Le certificat de ramonage est-il obligatoire ?
Oui. Le certificat de ramonage est un document officiel remis par le ramoneur professionnel après intervention. Il doit comporter :
- la date du ramonage
- le type de conduit
- le nom de l’entreprise
- la mention “conduit ramoné selon les normes en vigueur”
Il est obligatoire :
- pour prouver votre conformité légale
- pour être couvert par votre assurance
- pour les bailleurs en cas de location (preuve d’entretien)
👉 Seul un professionnel qualifié peut vous le délivrer. Un particulier ne peut pas établir de certificat pour lui-même, même s’il a ramoné.
Existe-t-il une réglementation spécifique en Charente-Maritime ?
Oui. Le Règlement Sanitaire Départemental (RSD) de la Charente-Maritime, notamment l’article 31, impose :
- un ramonage annuel obligatoire minimum
- pour tous les conduits de fumée reliés à des combustibles solides
- ainsi que pour les installations utilisant le gaz ou le fioul
Ce texte vise à prévenir les incendies domestiques et l’intoxication au monoxyde de carbone, première cause de mortalité accidentelle par gaz toxique en France.
Qu’est ce que l’agrément COSTIC ?
L’agrément COSTIC est une certification nationale reconnue, délivrée par le Comité Scientifique et Technique des Industries Climatiques (COSTIC). Il atteste que votre ramoneur est formé aux meilleures pratiques et parfaitement qualifié pour intervenir sur tous types de conduits (cheminées, poêles, chaudières, inserts…).
👉 Pourquoi c’est important pour vous ?
Un ramoneur agréé COSTIC, c’est l’assurance :
- d’un travail conforme à la réglementation (DTU 24.1, Règlement Sanitaire Départemental, etc.) ;
- d’une sécurité maximale contre les risques d’incendie et d’intoxication au monoxyde de carbone ;
- d’un certificat de ramonage accepté par toutes les compagnies d’assurance ;
- d’un professionnel formé en continu, qui connaît les dernières normes et techniques du métier.
📌 Cet agrément est obtenu après une formation technique rigoureuse et une évaluation pratique.
Pourquoi la vitre de mon poêle à bois noircit-elle ?
Avant de vous donner des solutions pratiques pour éviter que la vitre de votre poêle ne noircisse, il est essentiel de comprendre pourquoi cela se produit. Plusieurs facteurs peuvent être à l’origine de ce phénomène, principalement liés à la qualité de la combustion, au type de bois utilisé, et à l’entretien du poêle. Voici les principales causes de l’encrassement de la vitre.
Combustion incomplète : une cause fréquente
Une combustion incomplète est l’une des raisons principales pour lesquelles la vitre de votre poêle à bois se noircit rapidement. Lorsque le feu ne brûle pas correctement, il ne consomme pas entièrement le bois. Cette combustion imparfaite entraîne la production de fumées riches en particules de suie qui, en montant vers la vitre, s’y collent et provoquent son encrassement.
– Pourquoi la combustion est-elle incomplète ? : Cela peut être dû à plusieurs raisons, notamment un manque d’oxygène, un mauvais tirage ou l’utilisation de bois inapproprié. La fumée produite par une combustion incomplète contient une grande quantité de suie et de créosote, qui finissent par s’accumuler sur la vitre.
– Signes d’une combustion incomplète : Si la vitre de votre poêle noircit rapidement, si vous remarquez une flamme pâle ou peu vigoureuse, cela indique généralement que la combustion est mauvaise et incomplète. Un bon feu doit produire une flamme vive et claire.
Utilisation de bois humide ou résineux
Le choix du bois est un élément clé pour garantir une combustion propre et limiter le dépôt de suie sur la vitre. Utiliser du bois humide ou du bois résineux est une cause courante de noircissement.
– Bois humide : Le bois humide, ou bois vert, contient encore une grande quantité d’eau. Lorsqu’il brûle, cette eau s’évapore, refroidissant ainsi les fumées et augmentant la quantité de suie produite. La condensation des fumées froides à l’intérieur du poêle entraîne la formation de dépôts de suie plus importants sur la vitre.
– Bois résineux : Les bois résineux (comme le pin ou l’épicéa) contiennent beaucoup de résine naturelle. Lors de la combustion, ces résines produisent davantage de fumée et de créosote, ce qui se traduit par un noircissement plus rapide de la vitre. Il est donc recommandé de privilégier des bois durs, comme le chêne ou le hêtre, qui produisent moins de résidus.
Mauvais réglage de l’arrivée d’air
Le réglage de l’arrivée d’air joue un rôle crucial dans la qualité de la combustion. Si votre poêle ne reçoit pas assez d’oxygène, la combustion sera incomplète, ce qui provoquera une production excessive de fumée et, par conséquent, un noircissement rapide de la vitre.
– Ouvrir suffisamment l’arrivée d’air : Pour assurer une combustion optimale, il est essentiel que l’air circule correctement dans le poêle. Si l’arrivée d’air est trop restreinte, le feu ne recevra pas assez d’oxygène pour brûler le bois de manière efficace, entraînant une accumulation de suie sur la vitre. Assurez-vous que les volets d’aération sont correctement ouverts, surtout au début du feu, pour permettre une bonne entrée d’air.
– Régler progressivement : Une fois le feu bien établi, vous pouvez ajuster progressivement l’arrivée d’air. Un excès d’air n’est pas non plus idéal, car il peut refroidir le feu, mais une réduction trop rapide de l’apport d’air peut entraîner une combustion incomplète.
Conduits encrassés et tirage insuffisant
Un conduit de cheminée encrassé ou mal entretenu réduit considérablement l’efficacité du tirage. Le tirage correspond à la capacité du poêle à évacuer les fumées vers l’extérieur. Un tirage insuffisant ralentit l’évacuation des fumées, ce qui entraîne leur accumulation dans le foyer et favorise leur dépôt sur la vitre.
– Conduits obstrués ou mal entretenus : Si les conduits sont obstrués par des dépôts de créosote, des nids d’oiseaux ou d’autres débris, cela réduit considérablement le tirage. Moins d’air circule, et les fumées s’attardent dans le poêle, favorisant l’accumulation de suie sur la vitre. C’est pourquoi il est crucial de procéder à un ramonage régulier.
– Tirage naturel insuffisant : Parfois, même si le conduit est propre, le tirage naturel peut être insuffisant en raison de la conception ou de la configuration du conduit de cheminée (trop long, trop court ou mal dimensionné). Un manque de tirage empêche la fumée d’être évacuée rapidement, favorisant son dépôt sur la vitre. L’ajout d’un régulateur de tirage ou d’un extracteur de fumée peut être une solution dans ce cas.